Régulièrement, je croise ici et là un quasi consensus dans certains milieux qui se piquent d'"éducation différente" ou bobo (ah non, c'est vrai, ça on ne le dit pas, ça vexe) : les jeux vidéo c'est beurk, la télé c'est caca. Des articles entiers pour expliquer que jouer à des jeux vidéos rend bête, inculte, incapable d'analyse et de réflexion, incapable de se servir normalement de ses mains et de ses pieds, le cerveau y'en a plus n'en parlons pas, etc.
J'informe donc aimablement mes innocents lecteurs qu'ils lisent ici un blog bête, inculte, sans recul ni analyse ni réflexion, sans créativité ni dextérité manuelle, en bref : totalement décérébré, à tous points de vue. Faites gaffe...
Il y a très exactement 29 ans (chouette, bientôt un compte rond à fêter !), je découvrais les "jeux électroniques", ancêtres des consoles portables. Ma préférence à l'aise pour Les Insomnies, génialissime jeu que même ma mère adorait, qu'on a usé jusqu'à ce qu'il soit détraqué, rafistolé, et finalement hors service ! Et quelques dizaines d'autres...
Puis ce fut l'Atari sur la télé chez ma copine Sandrine, le MO5 à la maison (petit ordi trop fun pour écrire des programmes zarbi en BASIC ! ça faisait tout ce petit machin à cassettes, jouer aux JO, base de données pour classer les livres, etc., on copiait les K7 entre potes, on achetait les magazines qui nous donnaient des codes trop délires), puis le TO8 plus puissant chez Stéphanie, je parle même pas de l'arrivée des vrais zordis (vous vous souvenez ? ceux avec Lotus... chez nous, y'en a eu un à la cave, et nos mâchoires pantoises en tombaient presque sur la clavier) et l'époustouflant pour l'époque Démineur...
Ca s'est accéléré avec la première Game Boy, un gros pavé plat d'abord gris (papa, tu l'as encore ?) puis en couleur (la nôtre était rouge, je l'ai croisée y'a pas longtemps...), puis la NES (Nintendo Entertainment System), la Super NES et l'apparition chère à mon coeur de Yoshi, la Nintendo 64 (oh purée, quelle (r)évolution ! je me souviens encore quand Monsieur Plouf me l'a offerte, Le Paquet avait 6 mois et j'étais enceinte de MissPapillon tiens...), la Game Boy Color, puis Game Boy Advance (dite GBA)...
Puis les trucs de ouf, les pas de géant : la DS !!! Oh misère, la DS et son écran tactile !! J'en suis à ma 2ème, j'adore, je pratique tous les jours, je suis fan comme au début... La DS 3D aussi (ah là je n'ai pas suivi, question de moyens et de manque d'envie aussi... ce qui ne m'empêche pas de la pratiquer si je veux et de bien la connaître :-Þ ), et puis la Wii, aaaaah la géniale et révolutionnaire Wii !! Un concentré de fun. Et l'arrivée des Lapins Crétins ?! Mama mia !! Bref...
Je n'oublie pas les autres marques, Playstation II on a aussi (on l'a gagnée à un jeu télé faut dire, sinon on n'aurait pas acheté ça, d'ailleurs elle sert rarement celle-là). J'en passe et oublie...
Oui, j'aime les jeux vidéos. En plus de toujours être un immense plaisir, parfois, ils aident à consolider voire apprendre sans s'en rendre compte un peu d'anglais écrit (c'est du vécu), ils motivent pour connaître les tables (merci Kawashima, j'ai su mes tables à plus de 30 ans pour mieux péter les scores, mais maintenant elles sont bien sues ! et dire qu'on m'a fait marner des années pendant des heures et des heures à essayer de me les faire apprendre de force par coeur, avec toutes les piques qui allaient avec, enfant, sans que j'en retienne jamais le quart !...). Seul interdit chez moi, par goût et par choix : les jeux violents, guerriers ou réalistes. Mais même les jeux "bêtes" dixit leurs détracteurs, j'aime, je suis une bargeoïde des Mario (c'est par amour pour les animaux en fait, je rêve d'adopter un Yoshi ! lol), j'y ai passé des heures étant ado, parfois des 6-8 heures d'affilée plusieurs jours de suite, et après ?... j'ai eu des diplômes d'études supérieures (franchement, même il y a 20 ans, j'ai passé une licence de lettres en bossant à côté, et le niveau était déjà... euh... non rien ! aujourd'hui j'en serais incapable ! lol), je manie la langue écrite largement mieux que la moyenne tellement j'adooore ça (au fait, les opposants des jeux vidéo, c'est marrant, on s'est pas croisé à une finale de dictée de Pivot ? parce que moi je suis allée jusqu'en finale, tralala télé et tout, il y a quelques années :-Þ c'est dire mon inculture crasse !), je suis une toquée de crochet-tricot-broderie, j'ai 1 mari (le même depuis 15 ans), 3 mouflets instruits à la maison, je suis bénévole dans une bibliothèque, j'ai été administratrice d'une asso nationale, je sais cuisiner, j'aime la communication non-violente, j'essaye d'être une maman vaguement à la hauteur (oh merde alors, j'allaite encore un peu !), je suis fan de jeux de société et je sais même grimper aux arbres... Un modèle de déséquilibre et d'ânerie irréfléchie, en somme.
Bon, pour les jeux vidéo, c'est fait.
La télé... Ca n'est pas mystère que je n'aime pas beaucoup ça. Pourtant, ado, j'en ai été gavée jusqu'à la lie, je l'ai regardée des jours entiers (bah j'ai passé un an complet sans école, seule toute la journée avec comme seule instruction une heure de maths par semaine... même avec des passages à l'hosto, ça laisse du temps...), les séries les plus tartes étaient mes préférées (genre Shérif fais-moi peur, ah celle-là, un vrai culte ! Vous vous souvenez de la Chaîne La Cinq ? Une mine, de la connerie en veux-tu-en-voilà, quel bonheur ! parfait pour penser à autre chose, réfléchir, n'occuper que les yeux et la pensée de surface ! parfait aussi, soit dit en passant et entre nous, pour apprendre et comprendre beaucoup de comportements humains, d'expressions faciales, etc., que personne ne se serait abaissé à expliquer dans la vraie vie, et que je décodais mal). Plus il y a eu de chaînes, plus j'ai eu de choix, et moins j'ai aimé ça... Aujourd'hui je suis très sélective, je n'aime quasi que les documentaires (et Leroy Jethro Gibbs ♥ et On n'demande qu'à en rire, et Scènes de ménage, et oui c'est vrai quelques autres trucs, sans rien suivre avec constance), et je suis convaincue que mon parcours de liberté avec la télé (merci papa maman) en est la cause première.
Alors qu'on choisisse, pour chez soi, de ne pas avoir de télé ni/ou de jeux vidéos, pour x raisons, je le comprends très bien, vachement très bien même. Mais de là à parer télé et jeux vidéos en vrac et sans nuance de tous les effets secondaires possibles et imaginables, universellement et systématiquement, voire à les rendre quasi responsables de tous les maux sociaux de nos jours, j'ai tendance à me dire qu'il y a comme un pas... voire un truc pas très clair dans ce besoin d'accusation... (z'avez vu ?! Moi aussi je peux dégainer des aptitudes de psy de bord de zinc ! cool hein ?!).
Allez, salut quand même ! =^.^= Heeeere we gooooo !