Ou pourquoi le rapport 2010 concernant l'IEF (instruction en famille) aurait dû être sous-titré "ou comment dire tout et son contraire en une seule phrase, prétendre une chose et en faire ouvertement une autre. Petit cours de rhétorique politique appliquée..."
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Hier est sorti le nouveau rapport 2010 de la MIVILUDES (mission interministérielle de vigilence et de lutte contre les dérives sectaires). Voici les liens vers :
- leur site : MIVILUDES ;
- la 3ème partie du rapport 2010, sur laquelle portera la suite de l'article.
Parlons donc de ce qui concerne l'instruction en famille dans ce rapport... Outre le fait qu'une fois de plus (bah Fenech a décidé de se payer l'IEF et l'avait annoncé haut et fort en prenant la tête de cette mission, c'est pas pour rien...), ils sont bien embêtés de n'avoir rien trouvé à nous reprocher, ils ne se gênent carrément pas pour dire que nous sommes suspects d'office... et que donc, il faut mettre une priorité à renforcer le contrôle et SES EFFETS !!!!! Je cite :
améliorer la pertinence, les effets et le suivi des contrôles de l’instruction à domicile, dans le contexte de la mise en oeuvre du socle commun (décret du 11 mars 2009).
(en gros : on ne peut pas être suspectés, mais il faudrait quand même trouver le moyen de nous accuser et condamner, parce que si les contrôles n'ont pas pu faire d'amalgame entre IEF et sectes, c'est qu'ils n'ont pas été pertinents... ma mâchoire s'en décroche !). Ca, c'est la partie évidente, pages 215 et 216.
Mais il y a, à mes yeux, plus intéressant encore : pages 281 et 282... Une question, dont, apparemment, la réponse éatit parue au journal officiel en février (je l'avais ratée), qui est superbe de mauvaise foi et d'agression à notre égard (injustifiée et injustifiable en regard des rapports des précédentes années... décidément, ça leur fait mal de constater qu'on peut être sain d'esprit et choisir l'IEF...).
Quelques morceaux de bravoure copiés-collés, juste pour le fun :
les services du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de
la vie associative s’attachent à renforcer leur coopération avec les services municipaux
chargés de procéder à l’enquête sociale prévue à l’article L. 131-10 du code de l’éducation,
afin d’obtenir une juste connaissance des motivations invoquées par les familles qui instruisent
leurs enfants à domicile, ainsi que celles qui conduisent des élèves à n’être inscrits
que dans un établissement d’enseignement à distance depuis l’entrée en vigueur de la loi
no 2007-297 du 5 mars 2007.
si l’instruction à domicile correspond à
l’exercice d’une liberté et ne doit pas être suspectée par principe, les services de l’État ont
conscience que cette forme d’instruction peut s’avérer plus propice à la manifestation de
risques sectaires. La possibilité d’instruction à domicile est ainsi désormais limitée aux
seuls enfants d’une même famille, afin d’éviter la constitution d’écoles de fait illégales.
Les pouvoirs publics ont en outre affiné leurs contrôles pédagogiques, afin notamment de
renforcer leur vigilance dans la lutte contre les dérives sectaires. L’article L. 131-10 du
code de l’éducation prévoit que l’inspecteur d’académie doit au moins une fois par an faire
vérifier que l’enseignement assuré au sein de la famille est conforme au droit de l’enfant à
l’instruction et, depuis la rentrée 2009, que cette instruction est de nature à permettre, en
fin de période d’instruction obligatoire, l’acquisition du socle commun de connaissances
et de compétences institué par la loi du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour
l’avenir de l’école, lequel inclut notamment la maîtrise de compétences sociales et civiques,
ainsi que l’autonomie et l’initiative. Cette règle s’applique également aux élèves scolarisés
dans les établissements privés hors contrat. Une circulaire rappelant les modalités du
contrôle de l’instruction dans la famille est en outre actuellement en cours d’élaboration.
(soit dit en passant, on n'a pas vu la queue de l'ombre de ce fameux rapport qui commence à ressembler à l'Arlésienne... paraît qu'il devrait sortir en juin, ce mois-ci... m'est avis que la surprise risque d'être salée pour que la MIVILUDES en fasse état dans un pamphlet aussi hostile...).
A part ça, on ne nous prend pas du tout pour des malfaiteurs en puissance (bah oui, puisque ça serait de la diffamation et que ça tomberait sous le coup de la loi, cqfd), on nous trouve juste suspects (mais non, spa la même chose, n'oubliez pas : on parle de politique avec des politiciens là, abracadabra !)... Les délires de contrôle et de mainmise de certains politique sur les "petites gens" qui n'entrent pas servilement dans le moule pour bêler avec le troupeau aura-t-il une limite ? Tatiiiinnnn... Quel suspens insoutenable !
Quel drôle de monde...
J'en avais déjà parlé ici, une proposition de loi concernant le décrochage scolaire circule dans les couloirs de l'Assemblée Nationale. Elle a été discutée jeudi dernier, le 9 juin. Et la retranscription des débats n'augure rien de bon pour la suite, pour une fois la gauche et la droite semblent d'accord. Ergh.
Disons que globalement, je n'ai pas à me prononcer sur cette loi, même si j'en pense beaucoup de choses vu le tissu de mensonges et de bruits infondés qu'elle relaie comme des vérités indiscutables (du genre les pays ayant une école maternelle ont de meilleurs niveaux d'instruction... les PISA ne montrent rien de tel ! bref).
Présentement, du bout de la lorgnette IEF (instruction en famille), ce qui nous intéresse, puisque cette proposition sera mise au vote mardi (oui oui là le 14, alors que les députés n'ont que 3 jours ouvrés avant le vote pour déposer un amendement... là, 3 jours ouvrés avant, ça faisait le jour du débat ! A part ça on ne se fout pas du tout de nous tiens...), c'est la première modif proposée. Elle concerne l'article 131-1 du code de l'Education, qui dit actuellement :
"L'instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans."
Ils voudraient le modifier en :
"La scolarité est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre trois et seize ans."
Donc non seulement rabaisser l'âge d'obligation de 6 ans à 3 ans, c'est-à-dire rendre l'école maternelle obligatoire, y compris pour les enfnats qui ne sont pas prêts, obligeant du même coup les collectivités à agrandir les écoles pour être certains de pouvoir accueillir tout le monde, etc. (en bref, institutionnaliser un état de fait, juste pour le plaisir de supprimer nos droits, puisque de fait, plus de 95% des enfants de 3 ans sont scolarisés) ; mais plus encore remplacer le terme d'instruction par celui de scolarité est très lourd de sens. D'abord ça signifie, à terme, pour nous parents qui instruisons en famille, que notre mode de vie sera plus facilement remis en cause (et je soupçonne que ça soit bien l'objectif, malheureusement). Ensuite ça signifie que la France risque plus facilement de s'assoir sur la liberté pédagogique et d'instruction, et c'est assez grave (c'est déjà le cas en Allemagne, qui n'est pas précisément fière qu'une famille allemande ait obtenu début 2010, pour ce motif, l'asile politque aux Etats-Unis... la France serait-elle jalouse d'une honte qu'elle n'a pas encore dans sa grande collection ?), on pourra bientôt aller gommer "liberté" aux fronton de nos mairies, parce que la première de toute, c'est bien celle de former l'esprit des enfants afin qu'il soit critique et sache raisonner, ce que ne fait pas l'école actuellement et ne peut pas faire vu son système d'organisation et ses programmes, désolée de le dire de manière aussi directe.
Enfin, détrompez-vous, ça ne touche pas qu'une frange marginale de la population, mais bien l'intégralité des enfants sur le territoire. Car en supprimant l'obligation d'instruction, on supprimerait de fait l'obligation fait à l'Education Nationale d'instruire les enfants !! Bah oui, ça tombe sous le sens ! L'Education Nationale n'aurait plus qu'à les scolariser, ça allège quand même vachement son devoir vis-à-vis des citoyens ! Quand on voit aujourd'hui le nombre d'enfants qui sortent de 10 ans d'école en sachant à peine déchiffrer un texte simple et qui perdront ce savoir en quelques années (ils sont pas loin de 10%, et là je ne compte que l'illettrisme complet), on se dit que ça n'est pas anodin que l'Etat ambitionne de s'alléger de cette obligation d'instruction, qui pourrait bien se retourner contre lui si des parents se réveillaient et s'avisaient de lui demander des comptes...
Si vous souhaitez réagir, vous pouvez chercher les coordonnées de votre député ici et lui faire parvenir la lettre-type ci-dessous (entre les lignes d'étoiles), copiée-collée sous traitement de texte pour la rendre plus personnelle (Monsieur/Madame, etc.), par courriel ou en allant la déposer dans sa boite directement, maintenant il faut faire vite ! L'enjeu est de réussir à ce que le nombre de voix pour que ça passe ne soit pas réuni mardi :
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Madame la Députée, Monsieur le Député,
Le 9 mars 2011 a été déposée à l'Assemblée nationale une proposition de loi (n° 3218) visant à lutter contre le décrochage scolaire.
Cette proposition de loi suggère, pour prévenir l'échec scolaire, de modifier ainsi le premier alinéa de l'article L. 131-1 du Code de l'éducation : « La scolarité est obligatoire pour les
enfants des deux sexes, français et étrangers, entre trois et seize ans. »
A l'heure actuelle, le premier alinéa de l'article L. 131-1 est rédigé en ces termes : « L'instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et
seize ans. »
Les associations Les Enfants D'Abord (LED'A), Choisir d'Instruire Son Enfant (CISE) et Libres d'Apprendre et d'Instruire Autrement (LAIA) ont envoyé un courrier pour exprimer leur inquiétude à
Madame Tabarot, présidente de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée nationale. De nombreuses familles ont également contacté leur député pour manifester leur
crainte que ne soit supprimé leur mode d'instruction.
Il est important de bien faire la distinction entre la scolarité obligatoire et l'instruction obligatoire. La scolarité répond à l'exigence de l'instruction, mais elle n'est pas le seul mode
d'instruction. Les parents doivent pouvoir instruire leur(s) enfant(s) en famille. S'il est primordial de respecter les exigences constitutionnelles de la liberté de l'enseignement et de la
liberté de conscience en préservant les diversités éducatives et pédagogiques, il est également important de laisser la possibilité aux parents d'opter pour l'instruction en famille, notamment
lorsque l'enfant est en souffrance scolaire (échec, phobie, ...) ou s'il désire vivre une passion comme le sport ou la musique.
La scolarité ne saurait se substituer à l'instruction : c'est l'instruction qui englobe la scolarité et non l'inverse comme le prétend M. Durand dans son rapport. Aussi, dans le cas où cette
mesure serait validée, ce que nous ne souhaitons pas en l'état actuel, nous vous demandons donc de conserver l'emploi du terme « instruction » dans le premier alinéa de l'article L.131-1 du Code
de l'éducation :
Article L131-1 : « L'instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre trois ans et seize ans. La présente disposition ne fait pas obstacle à l'application
des prescriptions particulières imposant une scolarité plus longue. »
Par ailleurs, nous souhaitons que le contrôle de l'obligation d'instruction ne soit pas étendu aux enfants de 3 à 6 ans. Les contrôles pédagogiques font déjà l'objet de tensions entre les
familles et les inspections académiques et étendre la période des contrôles, c'est prendre le risque d'alourdir plus encore ces relations au détriment de l'enfant.
Nous vous proposons d'insérer un article après l'article L.131-1-1 ou L.131-2 ainsi rédigé :
« L'allongement de la période d'instruction obligatoire ne modifie pas les modalités de contrôle pour les enfants instruits en famille telles que prévues par l'article L.131-10. Le contrôle de
l'instruction obligatoire concerne les enfants de 6 à 16 ans. »
Nous vous prions d'agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, l'expression de notre considération la plus distinguée.
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C'est vraiment important !!!!
Comme dit Nagui (oui je regarde Nagui, et même je chante à tue-tête devant ma télé le soir, et en plus, j'adore ! le gars et son émission !) : faites duuuuuuu bruuuuuuuit !!!!!
Merci à ceux qui oseront ! =^.^=
... est une notion toute relative !
Vous remarquerez que l'herbe est verte... Même si on a connu un peu de séchresse, on n'est pas restés plus de 15 jours sans pluie et l'herbe est restée verte chez nous, sans arrosage.
(photo prise le 9 ou 10 juin je ne sais plus, publiée le 12, je triche sur la date)
Oops, hier mercredi j'ai complètement oublié ! Veuillez m'en excuser =^.^= Et nous avons une gagnante, une très forte, qui n'intervient pas souvent, mais est très très forte !! Vraiment un grand bravo à Mireille, qui a trouvé la solution, il s'agissait du détail d'un... regardez vous-même !
Eh oui, un fruit de Thuya
=^.^=
A dimanche pour le prochain Kesss !