Je l'ai assez dit et répéter, les régimes hypocaloriques ne m'ont jamais réussi. Les plus restrictifs m'ont, au mieux, permis de stabiliser mon poids. Mais avoir faim plusieurs heures par jour,
manger triste pendant plusieurs mois (oui oui j'ai déjà tenu plusieurs mois dans ces conditions !) pour voir l'aiguille de la balance immobile, ça décourage,
en plus de la déprime normale due à l'affamement. Avec les moins restrictifs, comme Weight Watchers, je prends du poids, ni plus ni moins, même en suivant scrupuleusement les
recommandations et en respectant mon nombre de points (paraît qu'ils ont abandonné d'ailleurs ce système de points, alors que c'était si simple)...
Et puis il y a 8-9 ans, j'avais découvert les livres de Michel Montignac. En le lisant, je me suis d'abord dit "pffff, font chier ces gourroux qui se passent de la pommade à eux-mêmes à longueur
de temps !", j'ai persévéré quand même dans ma lecture, et bien fait, parce que la suite m'a fait découvrir une façon d'aborder non seulement les régimes, mais la nourriture en général, d'une
façon tout à fait nouvelle pour moi ! Je l'ai tenté en me disant que je n'avais rien à perdre, vu mes échecs précédents. Les premières semaines (2-3), rien,
aucun résultat (alors que monsieur Plouf, très réceptif à ce régime auquel il faisait pourtant des accrocs, fondait à vue d'oeil et en pleine forme). Puis
c'est venu soudain, et en 3 mois, j'ai perdu 14 kg, avec une pêche d'enfer et en ayant parfois la sensation de me gaver (certains jours, je m'étais amusée à compter,
je dépassais allègrement les 3000 calories !! Heureusement que je ne les comptais pas le reste du temps et que ce régime se fout éperduement des calories ! lol).
Ce poids acquis avec Montignac, je l'ai gardé longtemps. En fait, j'ai continué à manger selon ses principes pendant 2 ans. Non que c'était nécessaire, je ne perdais plus de poids, j'étais stable
sans effort et sans plus vraiment y prêter attention, cette façon de manger, complète et équilibrée, qui me donnait une pêche super, était devenue une seconde nature, un réflexe. Sauf que... ben
oui, si j'ai arrêté, il y a eu une raison : mon cholestérol tombait trop bas. Pas courant, mais ça arrive. Et ça pose des problèmes de mémoire et de concentration (c'est même en partant de là qu'on a découvert le cholestérol trop bas)... Vu comme je suis déjà la moitié du temps à côté de mes pompes (vous avez dit TDA ?), je n'avais vraiment pas besoin de ça... Et même après être sortie de ce mode alimentaire, j'ai mis plusieurs mois à reprendre un peu de poids
(le temps que le pancréas perde les acquis du régime, en résumé... environ 1 an encore, et vraiment pas vite).
D'ailleurs, je vais vous raconter une anecdote : avant le régime, une année (comme souvent à l'époque, nous en avions
alors les moyens), nous étions allés dans la famille de monsieur Plouf en Sicile. Les invitations des tantes, ravies de nous avoir à table à tour de rôle, et notre envie de leur faire
honneur, etc., tout cela conduit à manger beaucoup, et n'importe comment (sur certaines tables, il n'y a parfois même pas d'eau, juste du soda ! et je ne vous parle
pas des habitudes locales, on les voit dans les films parfois, et en vrai... c'est pire !). En 11 jours, j'ai pris 8 kg !!! Oui, c'est possible (avant de le
vivre, je ne l'aurais pas cru !). Je suis rentrée avec 2 pantalons complètement craqués (je ne vous raconte pas la scène quand on revient de la plage à pied sur 2 km avec un pantalon qui a littéralement explosé en s'asseyant... lol).
L'année d'après, nous y sommes retournés. J'avais alors plusieurs mois de régime à mon actif, et perdu mes kg en trop. Pendant 2 semaines, même mode
alimentaire que l'année d'avant, et hors de question pour moi d'offenser qui que ce soit avec des considérations de marquise chochotte genre "oh non ! mon régime !", donc j'ai complètement lâché
Montignac le temps de ce séjour... Eh bien je n'ai pas pris un gramme en 15 jours ! C'était mon premier "test" (pas le dernier) vis-à-vis de la "rééducation"
des réactions du corps que permet Montignac, et le résultat était proprement stupéfiant !
Alors Montignac, en quoi ça consiste ?
D'abord, je vous renvoie vers son site, évidemment : http://www.montignac.com/fr et ses bouquins bien entendu. Beaucoup sont en poche, si vous voulez en
savoir plus, ça ne revient vraiment pas à une fortune !
Je vais quand même vous en faire un résumé très grossier à ma sauce...
D'abord, la théorie initiale. On part du principe que dans l'organisme, le corps devrait être capable de rejeter sans les stocker les graisses en trop. Pourquoi ne le fait-il pas ? Qui donne
l'ordre de stockage ? Si on en croit ce que la science sait aujourd'hui, c'est l'insuline, avant tout, qui donne l'ordre de stockage. Et qui produit l'insuline ? Le pancréas, en réaction à une
montée de la glycémie sanguine. Du moins c'est comme ça que je le comprends, très schématiquement. Donc si on fixe des graisses en trop, c'est qu'on a dans le sang de l'insuline en trop à un
moment où les graisses y sont également présentes. En fait, le pancréas sécrète brutalement beaucoup (trop chez ceux qui prennent vite du poids) d'insuline
quand on lui envoie brutalement une grande quantité de glucides propres à le faire réagir. Donc on va s'intéresser de très près aux courbes de glycémie des aliments, à l'influence des
fibres sur ces courbes, et aux graisses absorbées en même temps.
Si la réaction du pancréas est d'envoyer trop d'insuline (sans que ce soit assez pour que la médecine ordinaire considère son fonctionnement comme
pathologique), c'est qu'il a été trop souvent sollicité de manière brutale, et qu'il en est venu à être trop réactif. Donc on va lui réapprendre à être plus mesuré, comme avant qu'il se
détraque. C'est pour ça qu'on ne maigrit pas dès le début du régime (il faut d'abord que le pancréas comprenne qu'il peut réagir moins vite et moins fort, ça se fait
progressivement grâce aux apports "calmants" de certains aliments plutôt que d'autres).
Pour commencer, on va donc oublier l'idée des quantités. Ici, on ne fonctionnera pas en "plus" ou "moins" quantitatif mais uniquement en qualitatif. Alors évidemment, il ne recommande pas de se
goinfrer comme un chancre, mais de manger à sa faim (dommaaaaaaage..). Faim qu'on est le seul à même de connaître, puisqu'on n'est pas tous égaux devant les
quantités nécessaires pour la combler (chose qu'on a tous pu, un jour ou l'autre, constater, contrairement à ce qu'essayent de nous faire gober les nutritionnistes
traditionnels, pour lesquels on est tous plus ou moins des chaudières calibrées pour lesquelles il suffirait de compter les calories sans tenir compte des côtés vivants...). Ensuite, on va
sortir de son esprit l'idée de "sucres lents", de "féculents", etc., tels qu'on les conçoit habituellement, parce qu'ils recouvrent des notions qui n'ont objectivement pas toujours de raisons
d'être regroupés si on se fie aux courbes de glycémie qu'ils induisent.
Et on va se concentrer sur la composition des aliments, en regardant particulièrement plusieurs choses :
* le type de glucides (Montignac les classe en "bons" et "mauvais", et on va éviter les mauvais complètement dans un premier temps, celui de l'amaigrissement,
ensuite on mettra en place un système de compensation),
* les graisses (idem, classement en "bonnes" et "mauvaises", mais cette fois, on n'en évitera formellement aucune, simplement on ne les mélangera pas n'importe
comment avec n'importe quels glucides),
* les fibres (primordiales pour gérer correctement certains glucides).
Concrètement, cela signifie que dans un repas, on choisira des glucides qui provoquent une courbe de glycémie très basse et très plate si on compte manger des graisses (tous types de graisses : oeufs ou viande, chocolat très noir, fruits à coque, fromages, etc.), et qu'on évitera totalement les graisses dans les repas avec des aliments
qui provoquent une courbe de glycémie un peu plus élevée.
Et dans un premier temps, pendant les 2-3 premiers mois au moins, bien entendu, AUCUN aliment qui provoque une courbe en pic, afin de ne pas "réveiller" les mauvais réflexes du pancréas. Sinon
c'est un peu comme un fumeur qui vient juste d'arrêter et qui déciderait de fumer une clope en imaginant que ça n'aurait pas de conséquences sur les réactions de son organisme... Plus tard, pour
se stabiliser, on en reparlera, et on pourra même mettre en place un système de compensation très simple si on a envie d'un éclair au chocolat ou d'une assiette de frites de temps en temps
(les deux mélangeant allègrement des mauvaises graisses et des mauvais glucides hyper rapides, il conviendra de ne pas les mélanger sans faire en sorte d'infléchir
la courbe glycémique de leur absorbtion, pour ne pas stocker leurs graisses néfastes).
Donc dans les faits, dans un premier temps, Montignac indique l'indice glycémiant de chaque aliment (vous pouvez même le consulter sur son site). Et
pour faire simple, disons que :
- on peut manger des graisses avec les aliments dont l'indice ne dépasse pas 35,
- on peut manger des aliments d'indice 35 à 50 si il n'y a aucune graisse avec (sauf un peu d'huile d'olive éventuellement, ou à petites doses la graisse de
certains poissons dont la fixation sera bénéfique à la santé),
- on évite strictement, les 3 premiers mois au moins ou le temps de l'amaigrissement, les aliments dont l'indice est supérieur à 50.
Et dans tous les cas, on fait en sorte qu'il y ait aussi des fibres dans chaque repas.
Ca, c'est vraiment en très grosso modo, évidemment il y a beaucoup de nuances à apporter, et beaucoup de choses à comprendre encore, il ne s'agit pas de se lancer en ayant juste lu un résumé
approximatif. Mais c'est le premier principe à intégrer pour changer sa façon d'aborder les aliments. Changer les catégories selon les quelles on les classe aussi, et raisonner en associations et
non plus en quantités ou en familles type "féculents" ou "légumes" (dans les féculents, des lentilles peu cuites n'auront pas du tout le même effet que des pommes de
terre, et dans les légumes, des carottes cuites n'auront pas du tout les mêmes conséquences que des courgettes, par exemple).
Après, je concède que c'est moins simple à comprendre et à pratiquer que les régimes hypocaloriques habituels. Uniquement au début en fait, à cause du manque d'habitude et du décalage avec ce
qu'on nous a toujours rabâché ; après ça devient un réflexe comme un autre.Ca nécessite aussi de connaître un peu les aliments, de savoir au minimum ce qui contient des graisses (j'ai croisé des gens qui ignoraient totalement que le chocolat ou les oeufs contenaient des graisses, là ça demande pour eux un apprentissage des aliments encore plus
important, bien entendu), d'être rigoureux sur plusieurs mois, et de ne pas oublier que beaucoup d'aliments contiennent à la fois des glucides et des graisses, et donc de savoir en
comprendre la composition et les conséquences en termes de résultante glycémique globale.
Le premier effet de Montignac (à la condition de le faire correctement, ce qui est rarement le cas les premiers jours, on fait généralement quelques erreurs
d'association, le temps de s'y faire), bien avant le début de la perte de poids, c'est une impression de "dégonflement" dès les 4-5 premiers jours, même quand on n'avait pas l'impression
d'être "gonflé" !! C'est assez étonnant. Ensuite, c'est la façon dont la fatigue d'après repas disparaît qui surprend, fini le coup de pompe après manger, même quand on a "bien" mangé en quantité
et en qualité, on est en forme !
Hier, par exemple, nous avons mangé le midi un truc délicieux, j'avais fait sauter des topinambours et des champignons avec un peu de crème légère, et on a mis le tout dans des galettes de
sarrasin (sans oeuf, juste farine intérgrale de sarasin, sel et eau, recette tradi), j'en ai mangé 2, puis des pommes cuites au four avec une petite cuillère
de confiture (ça ça sort du cadre Montignac pour la phase d'amaigrissement normalement, puisque ça n'était pas une confiture 100% fruits, mais vu le reste, ça entre
dans une compensation du type de la phase 2 de stabilisation, et ça ne fait qu'un très faible écart dans ce repas glycémiant) et un yaourt, le tout accompagné d'un peu de vin rouge, je
suis sortie de table over-gavée, mais c'était 100% régime et délicieux ! Je me suis sentie lourde pendant 10-15 minutes, mais je n'ai pas eu le moindre coup de pompe pour autant =^.^=
Si vous n'avez pas tout compris (suis un peu confuse et c'est un peu compliqué parce qu'il y a plusieurs choses à comprendre), j'avais expliqué la théorie
plus simplement, y'a 3 ans (j'ai tenté de m'y remettre après la naissance de PrincesseO, vu que j'ai arrêté de me peser à 98 kg à 7 mois 1/2 de grossesse, et que je
suis allée à terme...) sur le premier message de cette discussion dans un forum
MagicMaman (clic). Avec en plus un récapitulatif rapide des contraintes (dans "est-ce que ça peut vous convenir
?")
Si ça intéresse certains, je donnerai quelques exemples de menus dans les prochains jours =^.^= Mais bon, je ne vais pas non plus m'apesantir là-dessus, hein...