L'histoire : Tom Boyd, auteur à succès de littérature populaire, est très déprimé par
sa rupture avec Aurore, une célèbre pianiste. Il se laisse couler, et ses amis d'enfance Carole et Milo, n'y peuvent pas grand chose malgré leurs efforts. Et puis un jour, une femme apparaît tout
soudain dans son appartement, elle dit s'appeler Billie et être une héroïne d'un de ses romans, tombée d'un exemplaire mal imprimé...
Mon avis : un roman très agréable à lire ! Comme toujours, l'écriture de Guillaume Musso est un régal, à la fois fluide, rapide, simple sans être
simpliste, soignée, moderne, et super bien construite. Ici, il y a un côté assez narcissique amusant, puisqu'il s'agit d'une histoire d'écrivain, et même si ça ouvre des pistes évidentes pour le
scenario, ça reste un vrai plaisir de voir se dérouler l'histoire, plutôt originale. On s'attache très vite aux personnages, à leur passé, même si tout est un peu trop "facile" dans ce qui leur
arrive pour être totalement vraissemblable, on a envie d'y croire, de suivre, de rêver avec eux... Et c'est bien là l'essentiel du plaisir !
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Feuilletons ensemble quelques extraits...
incipit : Le "trilogie des Anges" fascine l'Amérique.
Cette histoire d'amour impossible entre une jeune femme et son ange gardien est le succès littéraire de l'année.
page 119 : Comment pouvait-on autant souffrance sans avoir de blessures physiques ?
page 197 : - Dans la vraie vie, tout a plus de goût et de chair. Et ça ne se limite pas à la nourriture. L'air a plus d'oxygène, les paysages débordent de couleurs qui donnent envie de
s'émerveiller à tout moment. Le monde de la fiction est tellement terne...
- Le monde de la fiction est terne ? C'est pourtant l'inverse que j'entends ! La plupart des gens lisent des romans justement pour s'évader de la réalité.
page 206 : Et puis, sérieusement, Tom, lâchez un peu la bride parfois. Soyez moins inquiet. Laissez la vie vous faire du bien au lieu de toujours la redouter.
page 255 : Au fond, je crois que ça n'est rien d'uatre que ça, l'amour : l'envie de vivre les chose sà deux, en s'enrichissant des différences de l'autre.
page 310 : Un livre ne prend corps que par la lecture. C'est le lecteur qui lui donne vie, en composant des images qui vont créer un monde imaginaire dans lequel évoluent les personnages.
page 332 : S'il avait fallu recommencer, aurait-elle changé quelque chose à sa vie ? Elle chassa cette interrogation de sa tête. Cette question n'avait aucun sens. La vie n'était pas un jeu vidéo
avec un nombre de choix multiples. Le temps passe et on passe avec lui, faisant le plus souvent ce qu'on peut plutôt que ce qu'on veut. Le destin fait le reste et la chance vient mettre son grain
de sel dans tout ça. C'est tout.
page 338 : D'où vient votre inspiration ? C'était la quesiton classique, celle qui revenait le plus souvent dans la bouche des lecteurs et des journalistes, et, honnêtement, je n'avais jamais été
capable de répondre sérieusement à cette question. L'écriture impliquait une vie ascétique : noircir quatre pages par jour me prenait une quinzaine d'heures. Il n'y avait pas de magie, pas de
secret, pas de recette : il fallait juste me couper du monde, m'asseoir à un bureau, mettre mes écouteurs, y déverser de la musique classique ou du jazz et prévoir un stock important de capsules
de café. Parfois, dans les bons jours, un cercle vertueux se mettait en place qui pouvait me faire écrire d'un jet une bonne dizaine de pages. Dans ces périodes bénies, j'arrivais à me persuader
que les histoires préexistaient quelque part dans le ciel et que la voix d'un ange venait me dicter ce que je devais écrire, mais ces moments étaient rares et la simple perspective de rédiger
cinq cents pages en quelques semaines me paraissait tout bonnement impossible.
page 371 : A bientôt cinquante ans, il avait eu une vie relativement riche qui lui avait apporté des satisfactions : il avait voyagé, vécu de son art, connu le succès. Mais à bien y réfléchir, il
n'avait rien connu de plus intense que cette magie des débuts, lorsque la vie était encore pleine de promesses et de sérénité.
page 465 : Certaines personnes pouvaient faire ça : recommencer leur vie. Moi, je ne savais que continuer la mienne.
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J'ai appris : Angelenos (page 61 entre autres), nom donné aux habitants de Los Angeles.
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La Fille de papier, Guillaume Musso, 2010, 475 pages