13 novembre 2011
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Désolée pour le sujet très perso, médical voire intime, et habituellement 100% tabou (j'ai bien appris à quel point ces sujets-là
sont honteux, je vous rassure : en temps normal, je suis parfaitement muette sur ce genre de thème, et ça sera de nouveau le cas après)
Depuis l'enfance j'ai des problèmes de boyaux : douleurs, crises de coliques très violentes et de diarhées, gastro fréquentes, etc. Petites, j'ai entendu en boucle
"c'est psychosomatique", " elle vous fait du cinéma madame" et autre "elle essaie de vous manipuler", avec la variante "ah oui, elle est sensible/fragile de ce côté-là", évidememnt sans jamais
aucune coproculture ou autre analyse, c'était un jugement à l'arrache de "gens qui savent" ; à l'adolescence, après une salmonellose qui a failli me coûter la vie à 12 ans (c'est ce que m'a dit la toubib qui m'a enfin soignée, après 2 mois à errer d'un toubib à l'autre, tous plus incompétents, stupides et méchants les uns que les autres, un
vrai concours !) et plus d'un an de régime pour me refaire une santé, le discours s'est enrichi sans changer vraiment, en plus des phrases habituelles sur la "malade imaginaire",
c'était "ah mais oui, elle a eu une salmonellose, maintenant elle restera toujours fragile de ce côté" et autre fataliste "ah maintenant que tu as eu ça, tes muqueuses resteront comme du papier à
cigarette" (sic !), donc j'enchaînais les gastro dans l'indifférence générale quant à une cause globale, c'était plié : j'étais comme ça
épicétou.
Il y avait plein d'aliments que je ne digérais pas ou très mal et douloureusement (laitages, tomates et quasi toutes les crudités,
etc.), donc je les évitais, ça faisait une bonne raison de me dire en plus que j'étais chiante avec mes lubbies alimentaires, que j'étais difficile, blablablablah, et les toubibs n'en
finissaient plus de me répéter que je devais arrêter de "m'écouter" (et, à peine sous-entendu, d'enquiquinner tout le monde avec ça)... J'ai fini par
très bien intégrer, sur ce sujet comme sur bien d'autres, vis-à-vis de moi-même, la honte, le dégoût, et finalement le silence, l'omerta.
Vers 24-25 ans, je ne sais plus, j'ai fini par me fâcher et en parler au gastro-entérologue qui me suivait. Il a prescrit une coproculture, il y avait quelques
candida albican, il a dit que ça n'était pas assez pour donner le moindre symptome, mais que comme j'étais très remontée et qu'il n'y avait RIEN d'autre (pourtant je n'avais pas eu de batterie de tests, mais bon...), on allait faire un traitement...
Résultat très rapide : j'ai pu remanger de tout, je n'avais plus mal en permanence, je pouvais sortir sans toujours penser à rester à proximité des toilettes
(ça a été mon quotidien pendant de nombreuses années, c'était devenu un réflexe, partout, tout le temps...), et sans avoir à portée de main tout le
temps des anti-diarrhéiques et des anti-spasmodiques, j'ai pu de nouveau faire des balades sans avoir des suées tellement j'avais mal à force de rester debout. Et en plus, cerise sur le gâteau :
progressivement je me suis mise à avoir moins de troubles de compréhension sociale et de problèmes d'attention (depuis j'ai mis un nom sur tout ça, à l'époque je
ne m'en doutais évidemment pas), et quasiment plus de problèmes cutanés (dardres, etc.). Bref, ça c'était pour l'historique
partiel.
Pourquoi ça revient sur le devant maintenant ?
Parce que depuis plus de 2 ans maintenant, j'ai mal et suis malade par intermittence, des crises sporadiques éparses, entre une et 5-6 par mois, qui durent chaque
fois 2 ou 3 jours, pas plus, pas de quoi me faire prendre un rendez-vous chez un médecin tellement je les entends encore dans mon esprit avec leurs "arrêtez de vous écouter !", "allez voir un
psychiatre" et autres foutaises.
Mais depuis à peu près 3 mois, ça empire, je suis en crise continue, pas un jour sans douleurs abdominales quasi constantes, pas deux jours de suite sans reflux
gastro-oesophagiens, ballonnements et autres joyeusetés, pas une semaine sans plusieurs crises de coliques et de diarrhées soudaines... La plupart du temps, je suis dure au mal, je fais avec, et
puis pour les jours où je fatigue ou bien si je veux être certaine d'être tranquille par anticipation pour un moment ou un autre (balade, visite), je
carbure à l'homéo + UltraLevure + Spasfon + charbon (à part, le charbon, évidemment). Pas miraculeux mais mieux que sans rien.
J'en ai parlé à ma toubib au printemps (ceux qui me connaissent savent ce que ça signifie pour que j'en arrive à prendre un
rendez-vous pour moi...), elle m'a donné un traitement anti-fongique homéopathique et des probiotiques sur 2 mois (en aveugle puisqu'on n'a pas fait
d'examens, d'aucune sorte, et même si elle en avait prescrit, je pense qu'elle me connaît assez pour savoir que je ne les aurais pas forcément faits, je me serais dit que ça allait bien finir par
passer tout seul pour éviter encore et encore les "professionnels" tellement j'en ai déjà trop fréquenté...). J'aurais aussi bien pu souffler dans une paille pour le même résultat :
inexistant. Ca m'a juste coûté des sous.
Depuis quelques jours, je me suis mise d'office au "régime gastro" et sans gluten tellement la douleur permanente devient intolérable. Les premiers effets sont
évidents, flagrants.
Pourquoi sans gluten ? Parce que SuperKrapou y est très sensible (jamais pu le mettre au régime sans pourtant, tant il est
hyper-sélectif sur le plan alimentaire ; mais son eczéma, par exemple, est toujours directement proportionnel aux quantités de gluten qu'il ingère, c'est impressionnant comme relation ! Mais bon,
quand on en parle à un médecin ou pédiatre, à quelques rares exceptions près, on se fait rire au nez, quand ça n'est pas pire, alors on se tait, encore), et que je sais qu'il y a
parfois une composante génétique.
Et puis parce que l'année dernière, j'ai essayé le régime sans gluten, et ai dû arrêter au bout de 2 semaines tellement j'avais d'effets de manque (insomnies, tremblements, irritabilité, etc.). Franchement, pour moi, ça a été plus facile d'arrêter de fumer définitivement que d'arrêter le gluten pendant
2 semaines, et pourtant l'arrêt du tabac ne s'est pas fait tout seul ! Ca aussi c'est une bonne piste pour se dire qu'il y a problème de ce côté, mais quel médecin le sait en France ? Pas
ceux que j'ai croisés...
En plus, pour aller dans le sens d'une hypothétique intolérance au gluten, dans l'enfance et à l'adolescence, j'étais maigre comme un clou voire décharnée, avec
toujours des carences sévères d'un truc ou d'un autre, voire de tout en même temps. Ca inquiétait à peine les médecins, qui se contentaient de prescrire à tout va des suppléments en tout genre,
et d'être étonnés que ça ne serve à rien, que les analyses de sang restent aussi pourries... Pourtant j'étais aussi potomane (mais jamais anorexique, c'est
presque dommage, l'anorexie étant à la mode on la prend au sérieux, mais moi j'ai toujours aimé manger... cela dit la potomanie n'a été nommée que beaucoup plus tard, ça aussi c'est un domaine
dans lequel nos médecins et psy sont d'une rare incompétence, pourtant ça peut être mortel ! J'ai même eu parfois des sarcasmes et des moqueries à propos de ma consommation d'eau, jamais un
discours responsable, enfin bref, hors sujet). Comme j'étais en grave dépression à partir de 14-15 ans, c'était tout trouvé pour s'en laver les mains et m'accuser avant de passer à
autre chose. A partir de 22 ans, j'ai eu des injections de cortisone régulières (pour autre chose), j'ai pris du poids, beaucoup de poids
(qui est toujours là depuis, grrr), et pourtant les carences sont restées... elles n'ont disparu qu'à l'arrêt du lait de vache, bien des années plus
tard, à 30 ans passés ! Mais allez donc faire entendre un lien pareil à un médecin classique ! Une série de coïncidences, voire de la mythomanie (ne riez pas,
c'est une accusation que j'ai déjà eue d'un médecin au sujet de mes migraines hormonales...).
Alors ? Candidose encore ? Maladie coeliaque ? Autre chose que je n'imagine pas ? Allez savoir... D'ailleurs, faut-il un nom ?
Pourquoi je parle de ça ? Pour rien, c'est un peu inutile évidememnt... Je crois que j'ai besoin d'en parler quelque part, de me poser un peu pour prendre des
forces, puisque j'ai décidé de voir un médecin (lequel ? quand ? je ne sais pas encore, une étape à la fois, oh !), je suis fatiguée d'avance de me
dire qu'il va encore falloir aller voir des médecins, quémander le droit d'être soignée quasi en pleurnichant au besoin, en rajouter de manière ridicule et stupide pour être prise au sérieux et
ne pas m'entendre dire que puisque je suis encore capable de sourire, c'est que je ne dois pas vraiment avoir mal (bon sang, il en faut pour m'abattre, et ça
c'est une tare dans ce monde de victimes pleurnicheuses glorifiées), insister, faire l'emmerdeuse, ravaler son crachat quand on vous méprise et rabaisse, qu'on vous infantilise et
vous manque du respect le plus élémentaire (hum... ça se voit que c'est une profession qui a perdu en grande partie mon estime ?...).
Je crois que j'ai juste besoin de prendre des forces avant de me jeter dans la bataille et d'être teigneuse autant qu'il le faudra...