Un article-témoignage pour contre-balancer un peu quelques déroulements dramatiques (et inadmissibles !!!) de contrôles pédagogiques menés par des inspecteurs de l'Education Nationale
particulièrement mal intentionnés (et je sais qu'il en existe quelle que soit la bonne volonté des parents pour que le contrôle se passe bien, on en a croisé un il y a quelques années, une
horreur -menaces de placement devant l'enfant, interprétations délirantes de la loi, etc.).
Ces contrôles, de par leurs récits terribles, font peur, affolent, font même renoncer parfois à la pratique de l'IEF (des familes qui voudraient la pratiquer, d'autres qui le font, aiment ça mais
renoncent). Or, ces contrôles ne sont pas toujours aussi épouvantables que ceux qui sont le plus mis en avant (et c'est normal, on parle dans les journaux des accidents de trains, pas de toutes
les fois où ça marche nickel... et dans le cas des contrôles, c'est d'autant plus indispensable d'en parler que ce sont des fonctionnaires qui abusent d'un pouvoir que la loi ne leur donne pas,
qui intimident et menacent de manière injustifiée et injustifiable, qui mettent des familles entières en danger pour des raisons purement idéologiques, d'une idéologie très normative et "pensée
unique". Bref).
Parfois, certains contrôles se passent très bien. Même quand on n'est pas "dans les clous" (non mais je le dis parce qu'on m'a parfois méchamment cassée dans le milieu IEF en prétendant que c'est
parce que nous serions à genoux devant leur toute-puissance, que nous serions des larves moutonnantes, etc., et ça commence à me gonfler dur ce genre de connerie !). Chez nous, seul Le Paquet
suit le programme scolaire en vigueur dans les établissements sous contrat, à sa demande (et euh... comment dire ?... de loin quand même, parce que le programme du lycée, hein, pfff ! et encore
plus quand on n'écrit pas, ce qui est le cas du Paquet). MissPapillon pratique ce qu'on appelle un "apprentissage informel". Son intérêt prime, il n'y a pas de programme prédéfini, pas de
contrainte majeure, pas d'évaluation de niveau, pas de traces écrites imposées, pas de manuels scolaires ni aucun autre support imposé, etc. PrincesseO, elle, n'est pas encore concernée par
l'obligation légale d'instruction et ne le sera que l'année prochaine, donc pas de contrôle pour elle. D'ailleurs à l'heure prévue (9h du mat), elle pionçait, peinard, dans le canapé (donc sous
le nez des inspecteurs =^.^= ), et n'a même pas été réveillée par notre entretien très calme, cordial, même souriant et chaleureux !
En voici le récit :
Notre contrôle pour cette année scolaire a eu lieu le 21 décembre dernier, pour les deux aînés. Trois semaines avant, la secrétaire du service qui s'occupe du contrôle avait téléphoné, comme tous
les ans, pour nous proposer un jour et un horaire, nous demander si ça nous convenait ou si on déplaçait (ils n'envoient le courrier de convocation que quand la date et l'heure sont déjà
oralement fixées d'un commun accord). Je savais d'avance qui venait (en l'occurrence 3 personnes dont deux que nous connaissions déjà bien des années passées), 1h15 d'entretien en tout était
prévu.
Une semaine avant la date, j'ai envoyé un point pédagogique (et pas un "rapport", pour disverses raisons je tiens absolument à le nuance de vocabulaire) qu'on ne m'a jamais demandé mais que
j'aime bien faire, précis pour chaque enfant, pas un programme mais un bilan de ce qui a été fait depuis le dernier contrôle, classé en fonction des chapitre du Socle Commun légal (clic) que nos enfants instruits en famille sont tenus d'atteindre à 16 ans, mais sans cocher
"acquis" "pas acquis" ou ce genre de chose, juste un point blabla sur chaque pilier.
Le jour dit, ils sont arrivés en s'excusant d'avoir 3-4 minutes d'avance (les autres années ils arrivaient pile à l'heure tapante. Je sais que, dans les milieux IEF, certains font des bonds de 2
mètres en entendant une minute de décalage en avance ou en retard, moi je m'en fous tant que ça n'est pas excessif, 3 minutes avant j'étais prête, j'avais juste pas bu mon déca, MissPapillon
était encore sous la douche, et personne n'est mort qu'elle arrive 5 minutes après). On les a priés d'entrer, d'abord au portail puis à la porte d'entrée, puisqu'ils ne le font pas spontanément,
par correction, puis de s'attabler avec nous au salon. Ils étaient donc 3 : deux inspecteurs (un que nous connaissions déjà, un autre nouveau) et une conseillère d'orientation-psychologue déjà
connue.
Peu de "supports" étaient disposés sur la table puisque nous n'en utilisons que très peu, et pas des très "scolaires". Leur question à eux, c'est surtout "où en êtes-vous ?". Nous avons donc
parlé pendant 1h15 de notre façon de faire, de nos visites pédagogiques, de notre raisonnement d'instruction, des points forts des enfants, de leurs modes d'apprentissages, des difficultés aussi
parfois (puisque nous en rencontrons). Cette année, les enfants ont été présents tout le temps (pour le contrôle de l'année scolaire dernière, Le Paquet avait quitté la pièce furibard au bout de
5 minutes et n'était pas revenu... je n'en dirai pas plus vu que j'étais absente et n'étais arrivée qu'à ce moment-là), ont participé quand ils le souhiataient uniquement (de leur propre
initiative), expliqué certaines choses, etc. (et nos inspecteurs ont l'intelligence de reconnaître quand un enfant prend plaisir à parler de ce qu'il fait de ses journées, de ce qui le passionne
dans ce qu'il apprend, etc. et savent être assez détendus eux-mêmes pour qu'une confiance suffisante s'installe et mène à ce genre de scène. Comment peut-on même imaginer après ça que les enfants
ne sont pas eux-mêmes acteurs et à fond dans leur instruction ?! Ils en parlent, expliquent, lisent un morceaux pour mieux faire comprendre, etc. Les soupçons qui pèsent parfois ailleurs sur les
parents qui pipoteraient les écrits de leurs enfants me dépassent complètement, ça peut être tellement simple pourtant de le vérifier sans agresser personne, il faut tant de mauvaise volonté ou
d'incompétence pour ne pas le voir d'évidence !... bref).
Comme tous les ans, sur des difficultés précises que nous exposions (en langues, par exemple, mais pas que), ils ont même eu des idées intéressantes, voire des conseils judicieux, sans jamais
remettre en cause ni même juger notre choix, sans jamais insinuer que c'est embêtant à 12 et 13 ans de ne pas être bilingues, sans jamais faire référence au programme (en revanche, le socle
commun a été un peu évoqué, mais pas tant que ça, et c'est très bien, parce que franchement, le socle commun c'est un truc bien bâtard, hein...), et en ayant toujours comme point de départ le
goût et le mode de fonctionnement des enfants !
Ils sont repartis à l'heure prévue, juste un peu en retard (5 minutes) parce qu'on a toujours des trucs à se dire en fait, arf, tous les ans on déborde un peu de l'heure et quart impartie... Tout
le monde avait le sourire, les yeux francs et la main ferme : eux, nous, les enfants.
En gros, ils respectent la loi, respectent les enfants, les parents, notre travail quotidien, nos choix qui ne sont pas les leurs mais ont la même valeur intrinsèque. Ils sont là pour vérifier
qu'il y a instruction, une fois par année scolaire, ils respectent strictement la loi, ce qui ne les empêchent pas d'y mettre une touche d'humanité et de courtoisie.
C'est donc possible que des contrôles soient respectueux sans avoir à le réclamer, se passent bien, et même ça existe, c'est pratiqué depuis plusieurs années. Ici, on a la chance d'en
bénéficier, et quand je lis certains témoignages si difficiles (comme celui-ci par exemple, clic), qui stressent, malmènent tout le monde et au final laissent des séquelles vraiment dures, je ne peux que souhaiter que les pratiques que nous
connaissons ici s'étendent à toute la France, pour le bien de tout le monde : les enfants avant tout, leur culture générale et leur instruction, leur confiance en eux et en leurs capacités ; les
parents ensuite, leur confiance en eux aussi et par conséquent leurs capacités à être des instructeurs attentifs et de qualité ; enfin les inspecteurs qui font leur job dans une ambiance quand
même nettement plus agréable aussi pour eux, faut bien le dire (parce que franchement, ça n'enlève rien à leur prestance de ne pas être cons... vous avez vu la façon dont je parle d'eux ?! Ils y
gagnent aussi bien plus qu'une illusoire autorité dictatoriale : notre respect, notre confiance, donc la sincérité, et un vrai suivi...).
Franchement, quand je vois comment ça se passe chez nous et que je me prends à rêver que cette façon de faire s'étende à tout le pays, je me dis que l'étape suivante pourrait être, comme dans
certains Etat d'Amérique du Nord, d'avoir un service national de coordination en région, qui permette de mettre les familles en réseau de contact si elles le souhaitent, d'avoir des facilités
officielles pour certaines sorties, certains matériels, etc. Et pourquoi non ? Tout le monde n'a qu'à y gagner... Il faudrait "juste" sortir de cette mentalité de pouvoir sur l'autre, de maîtrise
de l'autre, de domination, et entrer dans un raisonnement de partenariat... Il faudrait "juste"... ah c'est bon parfois de refaire le monde !... <3