Rêve exultant de notre ancienne maison, dans laquelle nous retournions, libérée juste dans le bon timing... Réveil particulièrement difficile quand, après un instant déboussolée, je réalise où je suis...Et, fatiguée ou pas, 4h30 ou pas, ma nuit est terminée, devenue trop lourde de chagrin et de regret.
En venant ici, nous étions plein d'espoir, nous quittions la région parisienne, nous commencions une nouvelle vie, nous donnions une ultime dernière chance à notre couple (et donc notre famille) de survivre... Ce dernier point a, tant bien que mal, plutôt marché, puisqu'à l'époque, une procédure de divorce était en cours et qu'aujourd'hui, presque 6 ans plus tard, nous sommes toujours là tous ensemble et que PrincesseO est venue agrandir la famille. Mais jamais nous n'avions même imaginé possible de perdre autant sur le plan humain. Jamais je n'avais connu ça ailleurs, jamais je n'aurais pensé me déliter à ce point. Les bons jours, j'ai l'impression d'être devenue ermite malgré moi, tellement aigrie que presque associale, infecte comme les gens d'ici, comme une maladie contagieuse qui se serait propagée à ma décharge ; les mauvais jours, j'ai celle d'avoir été enterrée vivante, purement et simplement.
Depuis peu, j'ai décidé de bouger plus, sorties tous les jours, balades, etc. Ca fait à peine illusion, l'agitation ne crée pas la même chaleur que l'humanité même si elle simule plutôt bien un semblant de vie... Mais l'agitation jusqu'à quand ? L'essence à 1.50 quand on vit loin de tout (et pourtant au milieu d'un lotissement !! c'est même pour éviter d'être isolés humainement que nous avons fait ce choix qui ne nous enchantait pas ! ah ça, on ne se doutait pas que ça fût possible, un endroit pareil !), ça a ses limites. Sortir tous les jours, même pour quelques kilomètres, est hors de nos moyens, et je sais cette décision forcément transitoire... Bientôt je recommencerai à me regarder attendre dans cette maison où je me sens ensevelie... attendre quoi ? De mourir. Du moins est-ce mon sentiment, et même si je le sais trompeur il est tenace. Attendre que le temps passe, dans l'ennui et la résignation, attendre, vieillir et mourir. Une part y est déjà. Et je ne sais pas dans quelle mesure le pas qui a été fait dans ce sens n'est aps irréversible désormais tant la blessure est profonde...
Allez, haut les coeurs ! Aujourd'hui est jour de ludothèque, je vais donc croiser, de manière prévisible, quelqu'un de particulièrement aimable pour la coin, pensez : une personne qui dit bonjour ! et qui discute même 5 minutes avec ses "clients" si sa charge de travail le lui permet ! Une perle rare dans le coin, autant dire une extra-terrestre !
Je me sens même fatiguée de ma propre colère... pffff et je m'agace moi-même à ressasser stérilement en regardant la seule issue envisageable (le déménagement) d'autant plus inaccessible qu'elle semble reculer chaque fois qu'on s'en approche :-(