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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 20:49

livre_2011_05_dubois_vous-plaisantez-monsieur-tanner.jpgMonsieur Tanner, réalisateur de documentaires animaliers, hérite une maison délabrée sise à Toulouse d'un vieil oncle. Il accepte l'héritage et vend sa propre maison. Commence alors le long défiler des professionnels de tous les corps de métiers qui vont l'aider à rénover la maison... Les marioles, les compétents à côté de leurs pompes, les showmen qui se rêvent droit sortis de Vegas, celui qui parle comme un livre, celui qui pleure sur son épaule, les menteurs, les étourdis, les fainéants, etc., tous aux noms comme seul Dubois sait les inventer (Chavolo Bitz, Pedro Kantor, Pierre Sandre, Dorado Durango, Igor Zeitsev, Jean Goujon, Roy et Zigfried, Adrien Simkolochuski, Emile Harang, Pierre Coty, etc.).

  Un an de travaux, quelques beaux specimens, quelques belles histoires et anecdotes... et une maison finalement habitable.

 

Ce livre est une galerie de portraits plus vrais que nature désopilante, il y a très longtemps que je n'avais pas ri à ce point en bouquinant, éclats de rire quasiment à chaque chapitre ! J'aurais dû noter chaque intervenant, pour les retenir dans l'ordre et sans oubli, parce que vraiment ça vallait le coup ! Je ne peux que vous conseiller ce Dubois bien différents des autres, plus concis (uniquement des chapitres courts, de 1 à 3 pages), moins existentiel, plus concret, factuel, descriptif. A pleurer de rire !

Ce qui n'empêche pas des scènes pathétiques, des regrets poignants et des moments de grande solitude très bien exprimés.

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits :

 

incipit : Rien ne me prédisposait à me retrouver ainsi mêlé à de pareilles histoires.

 

page 78 : On ne possède jamais une maison. On l'occupe. Au mieux, on l'habite. En de très rares occasions, on parvient à se faire adopter par elle.

 

pages 81-82 : Outre leur charabia, Chavolo et Dorado avaient une autre particularité. Ils parlaient d'eux-mêmes à la troisième personne. Cela donnait parfois des dialogues ahurissants.

- Il est content du travail de Chavolo ?

- Pour l'instant, pas de problème.

- Bon. Mais s'il y a quelque chose qui ne va pas, qu'il n'hésite pas à en parler. Chavolo préfère qu'on lui dise les choses en face plutôt que de les apprendre par derrière.

- Les plafonds, vous allez tous els refaire en BA13 ?

- Il a une autre idée ? Non ? Parce que Chavolo préfère. Il monte des rails et ensuite, avec Dorado, il visse les plaques dessus. Ca va plus vite.

- Vous avez assez de matérieux ?

- Non. Justement, il va aller en prendre d'autres. Il a un fournisseur préféré ?

- Qui ?

- Ben lui.

- Vous voulez dire moi ?

- Il voit quelqu'un d'autre dans la pièce ?

 

page 85 : - Il a fini la salle de bains. Il veut venir voir ?

- J'arrive Chavolo.

- Voilà. Il a pris sur lui d'habiller le tuyau de descente. C'est mieux, non ?

Et là, sans doute victime du mimétisme, je m'entendis répondre :

- Il a bien fait. Il l'a réussi. C'est une très bonne idée.

- Il était sûr que ça lui plairait.

 

pages 92-93 : clic pour agrandir

extrait.jpg

page 125 : Souvent je me suis posé la question de savoir s'il n'y avait pas quelque chose qui clochait chez moi. Il n'était pas normal d'attirer à ce point les ennuis et les canailles.

 

page 132 : Après le moment de flottement et d'émotion que nous avions traversé ce matin, la vie retrouvait son cours normal et nous, nos places respectives. Moi, dans la peau du pigeon éternel, Simko, dans celle du chasseur contraint de me tirer dessus pour se nourrir.

 

page 137 : A endurer pareilles tortures, on perd très vite ses forces, sa santé, aussi bien mentale que physique, ses économies, sa lucidité, bref, sa raison.

 

page 188 : Je pense que l'esprit de Pierre Coty était une sorte de bonde dépourvue de bouchon. Celle-ci canalisait et enregistrait les informations, mais, faute d'accessoire approprié, les laissait filer vers l'égoût de l'oubli.

 

*****

Vous plaisantez, Monsieur Tanner, Jean-Paul Dubois, 199 pages, 2006

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 02:36

livre_2011_05_kennedy_rien_ne_va_plus.jpgDavid Armitage est scénariste. Après avoir vainement tenté de "percer" à Los Angeles pendant 10 ans, le succès lui sourit enfin, et avec lui la fortune et la gloire. Bien entendu, il en profite pour quitter sa femme (avec une lâcheté sidérante) pour s'installer avec une carriériste de la Fox aux dents longues et à l'agenda bien organisé. Son argent est confié à un petit génie de la Bourse, un milliardaire veut le rencontrer et l'invite dans sa vie de rêve...Plus dure sera la chute !

 

Bon. Comme tous les Douglas Kennedy, ce livre se lit rapidement et avec plaisir, rien à redire là-dessus, Kennedy connaît son métier et le fait bien (le traducteur Bernard Cohen aussi, au passage). Les petits hics de ce bouquin-ci sont peut-être que 1-les personnages ne sont pas un instant attachants. Dès le début, David est lâche, superficiel et prétentieux, et beaucoup de son entourage aussi. A peine Alison, son agente, et Lucy, son ex-femme (sa femme au début) sortent-elles vaguement du lot ; 2-l'enchaînement des choses est prévisible, depuis la petite amie purement vénale et pimbêche à l'ignoble machination du multimilliardaire aux prétentions cinématographiques en passant par sa femme pas beaucoup plus scrupuleuse et la naïveté de David, les ficelles sont un peu grosses... C'est dommage, parce que par ailleurs l'histoire n'est pas trop mal, quoique convenue. On y retrouve tous les clichés qui reposent : le milieu impitoyable de requins de la télévision, les faux-amis qui se débinent dans la débâcle, le retour à l'apparence préhistorique quand ça va mal, etc., avec en prime à la fin la petite réflexion qui va bien sur l'importance des choses. Cela dit, la fin ne fait pas qu'enfoncer des portes ouvertes, c'est aussi une drôle de happy end bien atypique pour une histoire américaine, puisque si David retrouve sa "vie d'avant" les calomnies, il a perdu définitivement un valise d'illusions, bien lourde à porter seul. Ou comment planter sa vie en la faisant briller.

 

En somme, un très bon roman de détente, qui ne bouscule aucune idée reçue ni aucun préjugé ; une histoire convenue un peu bâclée mais pas stupide, qu'on peut lire au premier degré sans se faire mal aux neurones, et avec laquelle on peut même s'exclamer "oh la la ! il a drôlement raison !" sans rougir, parce que les bons sentiments, ça fait toujours du bien par où ça passe. Reposant. M'enfin ça ne révolutionnera pas votre vie non plus...

 

*****

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

incipit : J'ai toujours rêvé d'être riche.

 

page 41 : Et, bien sûr, c'était un peu ennuyeux, parfois, mais là encore c'était le prix à payer pour douze années passées ensemble. tout allait plutôt bien, entre nous. pourquoi je suis parti, alors ? Fondamentalement, à cause d'une question qui n'arrêtait pas de me trotter dans le cerveau : "Quoi, c'est tout ce que la vie a encore pour moi ?"

 

page 68 : Comme nous tous, il remplissait ses jours d'ambitions et de soucis hypertrophiés pour tenter de se convaincre qu'il y avait somme toute quelque sens à ce que nous accomplissons tous pendant ce spasme éphémère qu'on appelle la vie.

 

page 114 : comment un tel expert de la finance pouvait-il se muer en clown pathétique dès qu'il était confronté à la véritable richesse, et en homme de Néandertal quand une femme était en vue ?

 

page 129 : Alors qu'elle est censée simplifier la vie, la réussite ne fait que la compliquer.

 

page 203 : Mais si j'avais appris quelque chose de ce milieu, c'était qu'il faut toujours laisser un réalisateur potentiel vous expliquer ce que vous avez voulu dire en écrivant votre script. Hochez gravement la tête à son explication de texte enthousiaste, même si vous pensez que c'est un tissu de conneries.

 

page 425 : Le téléphone n'arrêtait plus de sonner, des collègues m'ont invité à déjeuner. Et non, je ne me suis pas dit : où étaient-ils quand j'aurais eu besoin d'eux, tous ces braves gens ? Tout simplement parce que cela ne fonctionne pas ainsi, dans ce business. Ou on est dans le coup, ou on ne l'est pas. ou on est lancé, ou on n'existe pas. En ce sens, Hollywood est un archétype des théories darwiniennes. [...] si tu as quelque chose à m'apporter, tu m'intéresses. Monstrueuse superficialité, s'indigne-t-on souvent, mais moi j'aimais la franchise bourrue de ces rapports sociaux. on sait toujours de quoi il est question.

 

page 438 : Si j'avais tiré une leçon de ce voyage impossible, pour ma part, c'était que le seul véritable but de cette quête désespérée réside dans une confirmation quelconque de sa propre valeur. Une justification de son existence, que l'on ne peut trouver que chez ceux qui sont assez fous pour vous aimer ou que vous avez réussi à aimer.

 

page 442 : Tout est récit, et le simple fait de conter, de narrer, renvoie à cette vérité première : nous avons besoin de crise, d'angoisse, d'attente, d'espoir, de la peur de se tromper, de soif de la vie que nous pensons vouloir et de la déception que nous inspire celle qui est la nôtre. D'un état de tension qui nous fasse croire à notre importance, à notre capacité à aller au-delà du trivial. [...] De la menace qui se tapit derrière le moindre geste, la moindre décision. du danger que nous constituons pour nous-mêmes.

 

*****

Rien ne va plus, Douglas Kennedy, traduit par Bernard Cohen, 2002, Prix littéraire du Festival du Film Américain de Deauville, 443 pages

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 05:55

livre_BD_2011_05_serre_dico-maux.jpgDrôlerie, subtilité et esprit des articles courts. Classe, élégance, finesse, délicatesse, précision (perfection ?), foison de détails et néanmoins sobriété du dessin. Finalement, le génie de Serre se définit en peu de mots. Ce petit bijou de livre n'échappe pas à cette "règle".

 

Ici, juste quelques petites piqûres de rappel de 41 termes médicaux plus ou moins usuels, chacun exposé sur une double page, revus sous la plume concise et dessinés à l'ancre de Chine par Serre. Un pur délice, à lire, relire et rerelire sans modération, jusqu'à ivresse...

 

En plus la préface est de Frédéric Dard, alors...

 

****

Feuilletons quelques extraits, pour le plaisir, on ne s'en lasse pas (clic pour agrandir) :

bd_serre_ext1.jpgbd_serre_ext2.jpgbd_serre_ext3.jpgbd_serre_ext4.jpgbd_serre_ext5.jpgbd_serre_ext6.jpgbd_serre_ext7.jpg****

Dico des maux, tome 1, Serre, 1997

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 17:30

livre_BD_2011_05_bloz_beka_fonctionnaires_4.jpgDans la marine, c'est un principe : pour faire le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes...

 

Bon, sans la voix de Claude Piéplu, ça perd de son sel, mais c'est l'adage shadock qu'applique cette BD. Les fonctionnaires sont fainéants, un peu cons, fainéants, sans imagination ni créativité, et surtout, des gros fainéants (ah je l'ai déjà dit ?!).

Quand ça se passe dans les locaux de chez Dupuis avec Gaston Lagaffe en héros, j'adore. Quand ça se contente de taper là où c'est ridicule avec le gros marteau lourdasse du populisme le plus vil, c'est juste pitoyable et relou.

 

Et pourtant, le bureau de La Poste dont nous dépendons est une vraie caricature de ce que le fonctionnariat fait de pire en termes d'incompétence malaimable et faignasse (c'est le seul exemple que je connaisse de ce genre, mais il est spectaculaire !), cependant tirer à boulets rouges de cette façon sur un ensemble de professions sous le même statut n'est même pas drôle (le seul comique réside dans le boulet justement, pan dans ta gueule, ah ah ah !!... mouairfch).

 

****

Par principe, je vous mets quand même quelques extraits, et j'ai même pris la peine de ne pas les piocher dans les pires planches mais dans les meilleures (ou les moins pires, comme on voudra)... clic pour agrandir :

 

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Les Fonctionnaires, tome 4 : Grève sans préavis, de Bloz et Beka, 2003, 46 pages

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 15:12

livre_BD_2011_01_kechiche_pennelle_venus-noire.jpgElle s'appelait Saartjie Baartman, elle était née en Afrique du Sud à la fin du XVIIIème siècle, noire et esclave... A Londres, Paris et ailleurs, elle deviendra la Vénus Hottentote, objet d'une curiosité pas toujours très saine, de son vivant puis jusqu'au début du XXIème siècle, quand la France restituera enfin son corps empaillé à sa patrie.

 

Cette BD raconte son histoire, en se reprenant sur un film qui lui a été consacré (que je n'ai pas vu).

 

J'ai beaucoup apprécié ce livre que j'ai dévoré très rapidement, captivée ! Le dessin est comme en mouvement, "filmé", très expressif, les cases sont de tailles irrégulières, dictées uniquement par l'histoire, la nécessité. Ca donne vie à la BD, qui s'adapte à l'histoire et non l'inverse, ce qui est particulièrement appréciable.

Concernant la vie de Saartjie elle-même, l'histoire tragique et pathétique lui rend grand hommage, avec à la fois respect, pudeur et impudeur, et une sensibilité toute moderne qui n'exagère pas (les "méchants", s'ils sont clairement désignés, ne sont pas non plus seulement montrés du doigt ni caricaturés comme des monstres, par exemple).

 

Vraiment un très beau et très émouvant moment de lecture, que je conseille à tous (voire même aux ados, le témoignage historique me semblant intéressant, même s'il est très individuel... disons peut-être à partir de 12-13 ans, un peu avant, un peu après selon les enfants) !

 

***

Feuilletons quelques extraits, pas forcément représentatifs, il faut vraiment lire l'ensemble pour que ça prenne du relief, mais ça donne une idée du trait... (clic sur chaque pour l'agrandir)

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Vénus Noire, BD, Abdellatif Kechiche & Renaud Pennelle, 2010, 132 pages

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 09:06

livre BD 2011 04 kirkman scott bebe-blues-7Aaaaaaah les bébés... Un sujet inépuisable ! Ici, on sent le vécu du petit bébé, celui qui ne dort pas assez la nuit, qui accapare ses parents, etc. Des petites histoires courtes pour croquer les situations drôles, les petites absurdités, etc. C'est très agréable à lire !

Et dans cet album-là, madame tombe enceinte du second, alors en plus des joies du bébé, on profite des joies du début de grossesse ! Très drôle !

En plus, le livre est épais pour une bande dessinée, et comme il y a généralement 3 planches par page, on a vraiment l'impression d'en profiter pleinement !

 

****

Quelques extraits (clic dessus pour les agrandir) en parleront mieux que moi...

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Bébé Blues n°7 : la Nuit des pères-vivants (Night of the living dad), Rick Kirkman & Jerry Scott, 1996, 63 pages

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 08:58

livre_2011_04_gavalda_echappee-belle.JPGGarance (la narratrice), célibataire de find e vingtaine ou début de trentaine nonchalante, part en auto avec son frère Simon et son insupportable épouse Carine. Ils se rendent au mariage d'un oncle. Mais trop c'est trop ! N'écoutant que leur coeur d'ado, Garance, Simon et leur soeur Lola s'enfuient en voiture, pour retrouver leur frère Vincent, qui n'est pas venu au mariage. Le quatuor est soudé, solidaire, les mauvais côtés sont vaguement évoqués mais très vite mis de côté. Leur petite escapade va les conduire dans un château abandonné aux mains de Vincent, dans un mariage de province forcément super plouc (cela dit, j'en ai déjà vu un réellement dans ce genre...), avec petite allusion à Fantasia chez les Ploucs de Charles Williams, livre fétiche assez marrant de Gavalda, qu'elle replace chaque fois qu'elle le peut ; dans un camp de gitans aussi, une caricature impressionnante ; au bord d'une rivière où se baigner nu, etc., car tant qu'à faire le tour des fantasmes des citadins pouet-pouet, autant que rien ne manque ! On y croisera aussi un chien "hallucinant" qui donnera à l'héroïne parisienne l'illusion d'avoir été choisie par ce corniaud symbole de liberté et de résistance à la rudesse de la vie. Puis retour au bercail parce que bon, c'est bien gentil tout ça, mais faut pas que déconner dans la vie.

 

Ce qui est bien avec Anna Gavalda, c'est que quand on ouvre un livre, on sait déjà ce qu'on va y trouver, ça fait faire des économies d'analyse et de réflexion... Bons sentiments, légèreté, genre familier et djeune un peu trop poussif et plutôt pénible dans ce bouquin-là, nostalgie de l'adolescence, grandes envolées de chaleur humaine, personnages caricaturaux mais légèrement crédibles quand même, on retrouve tout ce qu'on y cherche. C'est à la fois réjouissant et agaçant.

Les personnages sont le vrai coeur du roman, et on retrouve plusieurs personnalités convenues, du benjamin éternel ado à l'aînée mère et divorcée, avec au milieu les puînés, l'un marié à une pharmacienne phobique et chiante, l'autre affectant des pauses de femme libre, trop je-ne-sais-quoi pour être adulte, et superstitieuse. Seul défaut dans cette galerie : les femmes sont limite pétasses, même quand elles se donnent des airs de liberté, elles sont viscéralement conso-victims, la narratrice utilise des expressions typiquement pouffe et pense (hum) comme une lectrice condescendante de magazines pseudo-féminins convaincue que savoir tirer la langue à une vitrine Gucci (tout en bavant d'envie) fait d'elle une rebelle fondamentale...

 

Le roman est très court, du coup on se laisse facilement emporter dans ce petit road book un peu too much. Un très bon moment de détente naïf et résolument optimiste, à ne surtout pas prendre pour autre chose ni en attendre autre chose, je pense =^.^=

 

*******

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

incipit : Je n'étais pas encore assise, une fesse en l'air et la main sur la portière, que ma belle-soeur m'agressait déjà :

-Mais enfin... Tu n'as pas entendu les coups de klaxon ? Ca fait dix minutes qu'on est là !

- Bonjour, je lui réponds.

 

page 53 : Nous avons mangé un sandwich caoutchouteux sur une aire d'autoroute. Un truc infâme. Je préconisais plutôt un petit plat du jour chez un routier mais ils ne "savent pas laver la salade". C'est vrai. J'oubliais. Donc trois sandwiches sous vide. (Beaucoup plus hygiénique.)

 

page 62 : A elle Les Essais, les super théories, que l'on est puny pour s'opiniaster et que philosopher c'est apprendre à mourir. A moi le Discours de la servitude volontaire, les abus infinis et tous ces tyrans qui ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. A elle la vraye cognoissance, à moi les tribunaux. A nous deux l'impression d'estre la moitié de tout et que l'une sans l'autre ne serait plus qu'à demy.

 

pages 65-66 : L'accolade était là, mais il nous manquait l'abandon. Elle avait changé de camp. D'équipe plutôt. Elle ne jouait pas contre nous, elle jouait dans une ligue qui nous ennuyait un peu. Un genre de cricket à la con avec plein de règles imbitables, où tu cours après un truc que tu ne vois jamais et qui fait mal en plus... Un truc en cuir avec un coeur en liège. (Hé, ma Lolo ! Sans faire exprès, je viens de tout résumer !)

 

page 72 : Les enfants justifient les réunions de famille et nous en consolent.

 

pages 95-96 : Simon a allumé la radio et les Bee Gees bêlaient :

And we're stayin' alive, stayin' alive...

Ha, Ha, Ha, Ha... Stayin' alive, stayin' alive...

Oh peuchère. C'était trop beau pour être vrai. C'était un signe ! C'était le doigt de Dieu ! (Non. C'était une dédicace de Patou à Dany pour fêter leur anniversaire de rencontre au bal de Treignac en 1978, mais ça on ne l'a su que plus tard).

 

page 134 : Chez ces gens qui n'envoient pas leurs mômes à l'école, qui laissent peut-être croupir un peti tMozart dans ce gourbi et qui sont bien arrangeants avec nos lois de sédentaires laborieux, on ne fume pas d'herbe.

 

page 146 : Nous étions bien. Il y avait le glouglou de l'eau, le bruit du vent dans les arbres et le bavardage des oiseaux. Le soleil jouait avec la rivière, crépitant par ci, se sauvant par là, torpillant les nuages et courant sur les berges. Mon chien rêvait du bitume de Paname en grognant de bonheur et les mouches nous embêtaient.

 

********

L'Echappée belle, Anna Gavalda, 2009, 165 pages

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 07:45

livre_2011_04_balzac_petites_miseres_vie_conjugale.jpgJe suis tombée sur ce livre de Balzac que je ne connaissais pas à la bibliothèque, par hasard, et les premières pages m'ont bien fait rire, alors je l'ai emprunté.

 

Il s'agit de chroniques publiées une à une dans la presse de 1830 à 1846, et rassemblées ici. On suit donc un peu de la vie et des scènes conjugales de Caroline et Adolphe, bourgeois parisiens. Ces chroniques sont assez inégales, mais globalement drôles, voire parfois incisives ou faisant quelques incursions du côté du cynisme, et évidemment délicieusement bien écrites, d'une plume alerte, vive, presque virevoltante. L'analyse sociale et relationnelle est amusante, et on se dit souvent que près de deux siècles plus tard, finalement, il y a des constantes qui ne changent pas vraiment, dans la vie de couple... Une certaine misogynie transparaît parfois aussi, pas tout le temps, et globalement tout le monde en prend pour son grade, pas seulement les femmes ou les parisiennes. Quelques piques politiques au passage... Bref, des petites choses écrites de manière éparse qui permettent de mieux s'imprégner de l'air du temps de l'époque et de la personnalité de Balzac bien mieux que la simple lecture de ses romans.

 

Pour autant je n'ai pas terminé ce livre, simplement parce que je l'ai trouvé trop répétitif. Il m'a manqué l'impression de suivre l'évolution des personnages, et pour cause : les personnages n'évoluent pas vraiment, puisque ça n'est pas l'objectif. Donc stop pour moi page 111 sur 317. En revanche, si vous pouvez l'acheter et/ou le lire par petits peu, une chronique de temps en temps, je pense que ce livre prendra alors toute sa saveur sans les défauts qui m'ont fait en arrêter ma lecture à regret =^.^= Je pense d'ailleurs le lire en tranches directement à la bibliothèque...

 

***

Feuilletons ensemble quelques extraits...

 

incipit : Un ami vous parle d'une jeune personne : "Bonne famille, bien élevée, jolie, et trois cent mille francs comptant."

 

page 7 : Vous avez d'ailleurs cinquante-neuf ans, votre tête est couronnée : on dirait d'un genou qui passe au travers d'une perruque grise.

 

page 14 : Généralement, une jeune personne ne découvre son vrai caractère qu'après deux ou trois années de mariage.

 

page 19 : Dans le monde, on aime qui nous écoute.

 

page 35 : Cette petite misère, répétée deux ou trois fois, vous apprend à vivre seul au sein de votre ménage, à n'y pas tout dire, à ne vous confier qu'à vous-même ; il vous paraît souvent douteux que les avantages du lit nuptial en surpassent les inconvénients.

 

page 55 : Vous croyez avoir épousé une créature douée de raison, vous vous êtes lourdement trompé, mon ami.

 

page 99 : La coquetterie tue la gourmandise.

 

***

J'ai appris, au passage, pas mal de vocabulaire (qui se comprend facilement en contexte)...

 

podagre (p.6) : Goutteux des pieds.

 

aves et ataves (p.7) : pas trouvé de définition, mais les ataves désignent les personnes responsables de l'atavisme, donc en gros les ancêtres de quelqu'un.

 

scrofuleux (p.11) : désigne celui qui a des scrofules (Lésions de turbercule cutanées, ganglionnaires ou osseuses).

 

barguigner (p.32) : hésiter.

 

taracane (p.86) : pas trouvé de définition.

 

tintinnuler (p.86) : pour tintinnabuler.

 

sibilante (p.88) : (médical) se dit d'un râle pulmonaire qui a le caractère d'un sifflement.

 

trope (p.91) : figure de rhétorique par laquelle un mot, une expression sont détournés de leur sens propre.

 

busc (p.104) : baleine de corset.

 

cinabre (p.108 entre autres) : 1-sulfure de mercure naturel. 2-sa couelur rouge.

 

nosographie (p.111) : classification des maladies.

 

***

Petites Misères de la vie conjugale, Honoré de Balzac, écrit de 1830 à 1846, 317 pages dans cette édition pour malvoyants.

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 07:27

livre_2011_04_beauvois_cestac_fete_maman.jpgUne amie très chère à mon coeur sort, dans quelques jours (le 29), une BD écrite avec Florence Cestac. Comme j'ai eu l'honneur de lire les épreuves il y a deux mois, je peux vous dire que c'est un livre avec lequel on rit aux éclats, on grince des dents, on se souvient, on écarquille des yeux ronds, on bondit et on pleure (surtout de rire, mais pas que).

Parce qu'en tant que maman, on a toutes connu ces petites phrases terribles qui distillent un poison pernicieux, giflent par surprise ou enfoncent le clou de l'absurdité, et que c'est boooooon de les voir illustrées avec autant de talent et d'humour.

 

En bref : tout une palette d'émotions à fleur de peau, sur un sujet sensible, des anecdotes et citations véridiques, et les dessins toujours aussi géniaux et désopilants de Florence Cestac. Une petite merveille !


A offrir et à s'offrir sans faute, fête des mères ou pas !

 

 

le lien pour être sûr de ne pas le rater :

Ca va être ta fête maman ! De Nadège Beauvois-Temple et Florence Cestac, éditions Dargaud

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 09:40

livre_BD_2011_04_cestac_ados.jpgDepuis une dizaine d'années, grâce au cadeau d'une amie (je vous en reparle dans quelques jours), je suis fan de Florence Cestac. Alors quand j'ai vu que dans les nouvelles arrivées départementales de ma biblio préférée il y avait cet album que je n'avais pas lu, je me suis jetée dessus !

 

Cet album est un rassemblement des planches publiées tous les 15 jours dans Le Monde des Ados. Désopilant ! Comme d'habitude, le dessin est clair, simple et net, le regard tendre et tout en finesse et sensibilité, les situations terriblement bien observées. On se sent visé sans agression, concerné sans jugement, un vrai bonheur ! A lire relire et rerelire, comme tous les Florence Cestac, on ne s'en lasse pas !!

 

Seul défaut de ce bouquin : il pue ! Je ne sais pas si c'est l'encre ou le papier, mais bouh !!!

 

***

 

Feuilletons ensemble quelques extraits en images (clic pour agrandir)...

bd-cestac-ex1bdex2-04cestac.JPGbdex3-04cestac.JPGbdex4-04cestac.JPG***

Les Ados Laura et Ludo, BD de Florence Cestac, 2006, 56 pages

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