Mon opinion au sujet de l'orthographe et de ceux qui ne sont pas doués pour est en train de changer. Suis même très tentée d'emprunter le dernier
bouquin de François de Closets (si je le croise en biblio) et je l'ai trouvé passionnant en l'entendant en parler à la radio, c'est dire ! Frappé au coin du bon sens !
Je corrige des publications pour une asso, dernièrement un roman, on fait régulièrement appel à moi pour des corrections et on me félicite pour la
justesse de mon travail (en plus j'adore ça !). Enfin en résumé, je ne suis pas mauvaise en orthographe, j'ai fait des concours quand j'étais ado, ça m'amuse bien et je me défends. Et pourtant, comme me l'a dit
monsieur Plouf hier soir "qu'est-ce que tu fais comme fautes !!" (je vous passe le ton, il est blessant
mais inutile...).Ben oui. Et le pire : je m'en fous ! J'en corrige une de temps en temps, je laisse les autres, et pour
l'instant on n'a déploré aucun mort (sinon je compte sur vous pour m'en informer !).
C'est un peu l'histoire d'une grande part de ma vie, ça. J'avais ce qu'on appelait des "facilités" (maintenant, quand on est dans un milieu où on peut parler sans se faire mordre et/ou rabaisser, on dit surdoué, haut
potentiel, haut QI, en douance, APIE, le magnifique d'absurdité précoce, et j'en passe, y'a un choix de vocabulaire sidérant tellement c'est un sujet délicat
socialement...),et je me contentais d'être (merci de noter au passage l'assimilation constante que j'ai connue, et que connaissent la plupart des enfants, entre mes notes scolaires et moi-même,
amalgame bien délétère comme il faut) "très bonne" en primaire, puis "moyenne" à partir du collège (et dans quelques matières "lamentable" à partir de la 6ème, je ne vous fais aps le dessin classique de l'enfant qui
s'emmerde).Combien de fois ai-je entendu "tu te gâches" ! Combien de fois ai-je lu (et mes parents, donc !)"peut mieux faire" au bas de carnets de
notes pourtant tout à fait corrects, voire excellents en primaire (c'est absolument démotivant, juste
par cette simple petite phrase de merde, un prof est capable d'inoculer l'envie d'en faire encore moins par absence de reconnaissance... m'enfin bon, on va pas demander aux gens d'être
intelligents, phychologues et bienveillants d'un coup d'un seul, hein ! on risquerait le choc anaphylactique...).J'ai même
souvenir de la mère d'une copine que ça mettait en rage, parce qu'elle poussait sa fille+++ et se plaignait qu'elle n'avait pas autant de "facilités" que moi, que c'était une honte avec mes
capacités, et blablabla.
A l'époque je ne répondais pas. Puis est venu un moment où j'ai eu envie (et je ne me suis pas toujours gênée) de crier aux autres de me foutre la paix avec ça, de me
laisser faire ce que je voulais de mon "potentiel", puisque justement il n'était qu'un potentiel, et que dans la vie ça ne m'intéressait pas de l'exploiter, de briller, que je cherchais
autre chose (qui ne les regardait pas forcément, mais en l'occurrence c'était surtout le bien-être et
l'apaisement), et que j'étais encore bien libre de faire ce que je voulais de moi-même, merde alors ! Puis est venu le temps où le
plus simple, vu l'agressivité ambiante (tant à l'égard des HQI qui exploitent leur potentiel que de ceux
qui "se gâchent"... encore un domaine où socialement, on perd quoi qu'on fasse),c'était de se faire passer pour "normale",
voire un peu niaise. Ca a tout à fait réussi, c'est pas si difficile de mentir. Reposant, très reposant. Après, ça devient un tic, voire une seconde nature, à se demander si on ne le devient
pas réellement contrairement à ce qu'affirment les "experts" (rien que le
mot...). Me voilà donc devenue normale (sans
savoir encore que ça sera définitif), voire un peu tartouille, et enfin peinard. J'ai gardé une part de l'intuition
(le fameux 6ème sens des APIE) qui allait avec,
ça me suffit bien, vu que ça, personne ne songe à tout le temps s'en mêler pour jauger et juger, donner son avis et évaluer au pifomètre. Intimement, ça n'est pas confortable tous les jours, mais
c'est une situation nettement moins chiante que les précédentes, même si sur le plan personnel, la société m'a assez empoisonnée pour que je trouve ça parfois décevant, ouf la sensation est
généralement fugace, bon débarras (bon débarras aussi parce que je ne pense plus être capable de revenir en
arrière si me venait l'idée saugrenue mais toujours envisageable d'avoir des regrets à ce sujet).
Voilà. En fait, je n'avais rien d'autre à dire ce matin. A chacun d'en tirer les leçons et/ou conclusions (qui ne concluent rien) qu'il veut. Parce que quand je vois
encore les raisonnements autour de ces normes (celles des HQI, forcément brillants, blablabla ; celles des
potentiels à exploiter impérativement ; celles des fauteurs d'orthographes forcément un peu neuneus ou de mauvaise volonté, etc.), je me dis qu'il y a une foule de progrès à faire...
mot-clé : cogitations, coup de gueule
Commentaires
moi je suis nulle en accent !!! un prof enlevait 1 point par faute d'accent, résultat j'avais souvent 0 avec suelement les fautes
d'accent. c'est vrai qu'on perd les règles. Ce qui me gene chez certains jeunes c'est les fautes faites sur des mots communs comme s'ils ne les avaient jamais vu.
Commentaire n°21 posté par
Dorsi le 17/11/2010 à 12h37
Oui, sur les mots très fréquents, c'est un peu problématique.
ce qui me surprend aussi toujours beaucoup, ce sont les fautes de prononciation (quand on écrit phonétiquement un
mot, et qu'en plus, on se trompe de prononciation !), et les erreurs de sens (par exemple, je vois beaucoup écrit "il c'est écrire" pour "il sait écrire"), et ce genre de faute me semble plus
préoccupante.
Réponse de Plouf_le_loup le 18/11/2010
à 08h15